Qui dit je en nous? : la quatrième de couverture
Si chaque époque se signale par la question qu’elle se pose, nos contemporains sont tout occupés à se demander : Qui suis-je ? L’identité est devenue, au fil d’une étrange histoire, le problème essentiel de notre temps: on doit personnaliser à tout prix son humanité, mais on ne sait plus trop comment s’y prendre…Claude Arnaud le note : les grandes « fabriques » qui nous ont produits et sculptés depuis l’Antiquité – la religion, la patrie, le milieu, le genre sexuel… – ont largement perdu de leur savoir-faire ; l’identité ne s’hérite plus trop, elle s’acquiert en bricolant. Au « moi » impérial du XIX° siècle a succédé l’ego morcelé et volatil du bourgeois bohême : la démocratie s’est là aussi imposée.
Soulignant les pouvoirs de transformation du moi, ce livre ressuscite d’étonnantes affaires d’imposture, d’espionnage ou de démultiplication : Martin Guerre ou le « mari » idéal, Binjamin Wilkomirski, le déporté imaginaire, Erich von Stroheim, l’aristocrate de celluloïd, Kurt Gerstein, l’oeil de Dieu dans la SS, Jean-Claude Romand, le dirigeant inconnu de l’OMS, Michael Jackson, le mutant universel. Traversant allègrement les continents (littérature, psychanalyse, philosophie…), Claude Arnaud explore les identités floues qui sont désormais les nôtres en brassant mille notions, de la conscience au ça, du self au propre.
Ne devrait-on pas dire nous autant que je ? C’est la question que pose cette épopée subtile et passionnante. Elle suscite le vertige, à force d’ouvrir en nous des portes dérobées.
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