Affinités

DANS LA RENTREE LITTERAIRE 2015

0

Le jeudi 20 août 2015, LE POINT a publié un article de Claude ARNAUD consacré à l’Imposteur, l’impitoyable roman vrai que Javier CERCAS vient de consacrer à Enric Marco, cet octogénaire espagnol qui dirigea pendant des années la CNT, le syndicat anarchiste, la Fédération des Parents d’élèves de Barcelone puis l’amicale des déportés de Mathausen, en témoignant dans tous les médias du martyr vécu par lui en Allemagne, durant la guerre, avant d’être démasqué par un jeune historien inconnu… Réflexion sur l’identité, l’histoire, le sentimentalisme kitsch orchestré par les médias, le livre montre, avec une grande maestria, comment l’Espagne s’est menti à elles-même en célébrant l’imposteur, et s’est offerte à travers lui un passé de Résistante, d’Anarchiste ou de déportés là elle n’avait souvent connu que résignation et attentisme.

Pour découvrir cet article (suivi, dans l’hebdomadaire, d’un long entretien entre Javier CERCAS et Claude ARNAUD)… et sur la toile aussi bien.

Pour découvrir une présentation et des extraits de ce livre, toujours sur le site web du Point

Toujours dans le numéro du POINT daté du 20 août, Claude ARNAUD a publié un long article sur « Ma collection littéraire »,  les notes de lectures d’Alexandre SOLJENITSYNE, toutes consacrée au romanciers russes et traduites et annotées par Georges et Lucile Nivat (Fayard). Pour avoir accès à cet article… ou dans sa version papier.

LA BOURSE CIORAN 2015…

0

La bourse CIORAN 2015, pour 15° édition a été décernée à Santiago ESPINOSA pour un projet d’essai intitulé Le Traité des Apparences.

Composé de Vincent MONADE, Président du Centre national du livre, de Verena von der HEYDEN-RYNSCH, écrivain, traductrice allemande de CIORAN, de Cécile GUILBERT et Claude ARNAUD, anciens lauréats, le jury a salué la qualité et la profondeur de la réflexion mise en oeuvre dans ce projet, tournant autour des propriétés intraduisibles de la musique, en droite ligne de l’oeuvre du moraliste d’origine romaine, dont les droits d’auteurs alimentent le montant de cette bourse annuelle.

Né à Mexico en 1978, Santiago ESPINOSA a déjà fait paraître deux essais en français (et nombre d’autres en espagnol) : L’ouïe de Schopenhauer (L’Harmattan, 2007) et L’inexpressif musical (en collaboration avec Clément ROSSET, Les Belles Lettres, 2013). Pour en savoir plus… Et aussi

CLAUDE ARNAUD RECOMMANDE…

0

Dans son numéro 2230 daté du 4 juin 2015, LE POINT publie un article de Claude ARNAUD consacré à Savannah, le livre de Jean ROLIN:

« Une femme a disparu. On ne saura longtemps que son prénom, Kate, son goût prononcé pour la vidéo, son oreille irrégulière, comme grignotée par une souris. La grande Toile nous ayant rendu indiscrets, notre petit doigt nous dit pourtant que Jean ROLIN tente ici de remettre au monde Kate Barry, l’une des filles de Jane Birkin : elle fut un temps sa compagne et mourut voici plus d’un an, en tombant de son balcon parisien, dans des circonstances mal élucidées. »

Pour lire la suite de cet article

 

 

COUP DE MAÎTRE…

0

Dans son numéro 2221, daté du Jeudi 2 avril 2015, LE POINT a publié un article de Claude ARNAUD consacré au remarquable seconde roman de Jean-Philippe ROSSIGNOL, Juan Fortuna, publié aux éditions CHRISTIAN BOURGOIS: « Qu’est-ce qui peut bien pousser un jeune écrivain français à faire de l’Argentine la trame de son second roman, sans y introduire la moindre référence à son propre pays : un violent désir d’ailleurs? L’épuisement du grand ressort national? » Pour lire cet article

Photo: Matthieu Bourgois

Dans son numéro daté du 16 avril 2015, Le Point a publié un article de Claude ARNAUD consacré au Mitteleuropa d’Olivier BARROT. Pour lire cet article

LE BONHEUR DU CRAPAUD

0

Dans ces neuf nouvelles italo-marocaines, Umberto PASTI évoque sa vie amoureuse, depuis l’enfance jusqu’à aujourd’hui. La singularité de ce recueil ne tient pas au sexe de ses partenaires, ou à la nature de leurs pratiques, mais à leur appartenance à d’autres espèces. Il effectue son initiation avec Carolina, une coronelle lascive qui s’endort après l’amour, lovée sous ses aisselles. Il s’épanouit avec Darling, une mante religieuse à qui il fait boire des dés de Lemoncello, puis connait une véritable symbiose avec un adorable ténia glouton. La découverte d’un iris « anglais » dans les contreforts du Rif lui fait retracer l’histoire du fameux bandit Raïssouni, l’agonie de la faune de Rohuna, sur le littoral atlantique marocain, les ravages exercés par le mauvais développement. Ecrit avec une grâce, un humour, et un charme irrésistibles, merveilleusement illustré par Pierre LE-TAN, Le Bonheur du crapaud (Flammarion) fait penser à Vladimir Nabokov, Jean-Henri Fabre et Lewis Caroll à la fois.

Pour en savoir plus

CLAUDE ARNAUD RECOMMANDE…

0

Claude ARNAUD recommande la lecture du livre d’entretiens qu’Olivier ASSAYAS vient d’accorder à Jean-Michel FRODON. Intitulé Assayas par Assayas (Ed. Stock, 358 p, 24 €), l’ouvrage est un document passionnant qui éclaire, de l’intérieur, les innombrables problèmes matériels, humains et artistiques qu’un metteur en scène doit affronter, avant même d’envisager de tourner un plan. Il s’impose aussi comme un témoignage unique sur une génération, celle de l’après 68, l’époque qui s’ouvrit avec les années 80 et qui s’achève sous nos yeux, et une famille (non seulement la biologique, passionnante en l’occurrence, mais aussi la culturelle). Pour trouver ce livre

LE MEILLEUR ROMAN DE LA RENTREE…

0

Saluant, dans le Point du 28 août, n°2189, Terminus radieux (Le Seuil, 624 p. 22 €) qu’il tient pour le meilleur roman de cette rentrée littéraire 2014, CLAUDE ARNAUD  écrit au sujet de son auteur, Le chamane Volodine: « Les vrais écrivains font parfois figures de monstres. Leurs livres étranges semblent des défis arrogants aux fictions molles et aux documents romancés qui prolifèrent. Antoine VOLODINE fait partie de ces résistants qui préfèrent parier sur notre intelligence littéraire plutôt que de nous taper dans le dos à chaque phrase. Un pur et un voyant.

Nous sommes dans les confins sibériens, parmi les décombres, des décennies après notre ère. La seconde Union soviétique dont rêve Poutine a eu le temps à son tour de s’écrouler, après des accidents nucléaires en cascade; les survivants errent en quête d’abri croisent un train en panne chargé de soldats désoeuvrés  (…)

A l’image du train qui mène soldats et rescapés vers les camps « salvateurs », l’intrigue de VOLODINE s’arrête parfois au milieu de nulle part pour accueillir de nouveaux zeks. Il faut donc posséder du souffle et de l’ironie pour jouir pleinement de son univers, sans parler de ce fatalisme russe qu’il exploite à merveille; mais quelle jubilation, alors! Touillant les herbes les plus noires dans son chaudron, ce Français russophone s’avère un redoutable chamane« .

Pour lire cet article in extenso

Le 4 novembre 2014, Antoine VOLODINE a reçu le prix MEDICIS  pour ce Terminus radieux,  par huit voix contre une à Laurent MAUVIGNIER (Autour du monde), et ce dès le 1er tour du scrutin.

CLAUDE ARNAUD RECOMMANDE…

0

Saisie poétique du séisme qui a ravagé Port-au-Prince, il y a tout juste 4 ans, « L’Ange de charbon« , que les éditions Zulma publient ce 1° mars 2014, témoigne avec éclat de la ferveur des mythes dont Haïti continue de se nourrir, qu’ils remontent aux récits bibliques ou émanent du panthéon vaudou. D’une vrai richesse « prophétique », il fait entendre la voix étrange et singulière de Dominique BATRAVILLE, écrivain et acteur haïtien, découvert ici dans Royal Bonbon, le long-métrage de Charles NAJMAN (Prix Jean Vigo 2002), tout en donnant les clefs romanesques de l’imaginaire d’une île qui, par-delà son calvaire, reste une des zones les plus fécondes de la Caraïbe, sinon sa plus grande puissance culturelle avec Cuba.

Pour en savoir plus

BERNARD MINORET n’est plus…

0

Il est difficile d’évoquer, dans un espace aussi étroit que ce blog, une personnalité aussi forte et singulière, avec qui l’on a vécu, écrit, et dont on s’est inspiré pour composer un livre où il paraissait sous son nom, et avec tous ses attributs, Brèves saisons au paradis ( Grasset, 2012). Mieux vaut laisser trois autres écrivains, qui aimèrent et admirèrent  Bernard MINORET, lui rendre hommage  Cécile GUILBERT, dans les pages du Monde du 19/07/2013Benoit DUTEURTRE dans celles du Figaro du 10/07, enfin Marc LAMBRON, qui rédigea ce discours à l’occasion de la remise d’une décoration qui ne put avoir lieu avant sa mort…

(B. Minoret par Willy Maywald)

Ceux qui l’ont connus, croisés, ou regrettent de n’avoir pu le faire pourront se reporter à l’hommage rendu par l’auteur de ce blog, aux côtés de Jacques FIESCHI et de Fabrice LUCHINI, en l’église St Roch de Paris, le 12 juillet 2013

A découvrir aussi, l’article publié pour l’occasion par CONNAISSANCE DES ARTS

On relira aussi avec profit le texte décisif que Bernard MINORET inspira, à travers les pastiches qu’il écrivit avec Philippe JULLIAN, Les Morot-Chandonneur, à Marc LAMBRON, in Carnet de bal (3), ed. Grasset, 2011.

Pour trouver La Fuite en Chine, la pièce qu’il écrivit avec Danièle VEZOLLES et que Roland BARTHES préfaça…

A l’été 2014, un important fonds comportant 25 cartons de manuscrits, correspondances, photos, documents divers, a été dépose à l’IMEC par son ayant-droit. Il est en cours de traitement.

HOMMAGE A JACK-ALAIN LEGER

0

Ce 17 Juillet 2013JACK-ALAIN LEGER s’est donné la mort, après plusieurs tentatives manquées, en sautant du 8° étage de son immeuble parisien. Maniaco-dépressif, il peinait depuis des années à achever un livre, et n’avait plus que des rapports compliqués, sinon impossibles, avec le monde extérieur, le milieu littéraire et, parfois, ses meilleurs soutiens eux-mêmes. C’est un véritable écrivain qui vient de mourir, fait pour produire des livres bien plus grands que lui-même, portés par une énergie démiurgique et une sincérité terrible, dévastatrice et allègre. Un styliste qui possédait sa langue et en faisait valoir chaque nuance, de l’exquis au brutal et de l’ordurier au lyrique, mais aussi, c’est plus rare ici, un authentique romancier apte à jouer des vertiges cumulés du vrai et du faux. S’il ne fallait désigner que trois titres, parmi l’oeuvre qu’il laisse, ce seraient : Autoportrait au loup (Flammarion, 1982), Jacob Jacobi (Julliard, 1993) et Ali le magnifique (sous le pseudonyme de Paul Smaïl, Dénoël 2001, J’ai Lu 2003). Ils donnent tous trois une idée physique de l’énergie colossale qui émane d’une oeuvre menée avec une superbe qu’on pourrait aussi bien qualifier de seigneuriale, de subversive ou de suicidaire, chaque phrase ou presque dansant la gigue.

Pour lire l’article, jamais publié, que Claude ARNAUD consacra à Ali le Magnifique, alors encore attribué à Paul Smaïl                                                                                            (photo: dr)

Go to Top