Pour saluer Jacques de Decker
Parmi tant d’autres victimes collatérales, à travers le monde, le Coronavirus aura emporté Jacques de DECKER alors qu’il montait dans un taxi bruxellois pour entrer à l’hôpital, ce 12 avril. Né en 1945, Jacques de DECKER n’était pas seulement un excellent essayiste, biographe de WAGNER et de IBSEN (chez Gallimard), un dramaturge, traducteur et adaptateur pour le théâtre, un romancier inventif du sentiment amoureux (« La grande roue » (Grasset, 1985), « Parades Amoureuses » (Grasset, 1990)), il était aussi un éditeur plus qu’exigeant, directeur de collection à L’âge d’Homme, et un critique littéraire exceptionnellement chaleureux. Directeur des pages culturelles du Soir, le grand quotidien belge, Jacques de DECKER était aussi un homme de radio, qui interviewa tout ce qui compte dans les lettres européennes, et une très belle personne, brillante et bienveillante à la fois, alliage peu courant. Sa plume ductile, synthétique, chaleureuse, donnait envie de lire et d’aimer, de comprendre et de s’améliorer, avec ce cosmopolitisme spontané des habitants des grandes villes et ce doute fécond, teinté d’ironie, que nourrit parfois l’identité belge, irriguée par les trois langues nationales, qu’il parlait toutes trois parfaitement. Un hommes des Lumières, urbain, ouvert, vivant, gracieux, portant haut l’esprit de tolérance européen. Nous serons nombreux à le regretter.
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