Claude NABOKOFF n’est plus…
CLAUDE NABOKOFF n’ouvrira plus ses portes aux innombrables amis – écrivains, éditeurs, traducteurs, essayistes, mémorialistes, critiques d’art, conservateurs – qui eurent pendant 40 ans le privilège d’être reçus, dans sa maison familiale de la place DAUPHINE, par elle et par IVAN son mari, magnifique éditeur en charge pendant trente ans de la collection « Feux Croisés » chez Plon. Décédée le 22 avril 2020, dans sa 91e année, Claude NABOKOFF était la fille de Louis JOXE, ministre du général de GAULLE et principal négociateur des accords d’EVIAN qui accompagnèrent l’indépendance de L’ALGERIE. Elle était aussi, par sa mère, la petite-fille de Daniel HALEVY, l’ami de PROUST, le biographe de NIETZSCHE et l’éditeur des CAHIERS VERTS, chez Grasset, qui reçut dans ce même salon MALAPARTE, MALRAUX et tant d’écrivains majeurs du XX°siècle. On pouvait croiser chez eux, avec autant de simplicité et de naturel que si l’on était « à la maison », Salman RUSHDIE, Toni MORRISON, Donna TARTT, Edmund WHITE, James LORD, tous publiés par « Feux croisées », mais aussi les éditeurs Christian et Dominique BOURGOIS, Georges LIEBERT et Françoise CACHIN, la directrice du musée d’Orsay, ainsi qu’Anne de LACRETELLE, la fondatrice du Prix SEVIGNE et Bernard MINORET, l’auteur des « Morot-Chandonneur » (Cahiers rouges, Grasset). Elégante, curieuse, hospitalière, Claude NABOKOFF était la civilisation même, aussi accueillante pour l’étudiante japonaise venue faire des recherches à Paris que pour le dernier Prix Nobel de littérature édité par Ivan, lui-même fils du musicien Nicolas NABOKOFF et neveu de Vladimir, l’auteur de « Lolita »…
Qui fera le pont entre Paris et New-York désormais?
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