deux livres importants sur la Révolution culturelle chinoise des années 1966-1976 et ses effets en France. Le premier, « Fantômes rouges », de Tania BRANIGAN (Stock), traduit de l’anglais par Lucie MODDE, repose sur des témoignages personnels d’anciens gardes rouges et des proches de leurs victimes, d’autant plus précieux que les autorités chinoises actuelles tendent à réduire à très peu l’évocation de ces années meurtrières où les dénonciations, portées par de très jeunes lycéens et étudiants, menaient vite à l’arrestation, la déportation ou au lynchage public. Le second, « Le prophète rouge » de Julie PAGIS (La Découverte), est le fruit d’une

(Affiche de propagande maoïste)

enquête extrêmement fouillée sur une communauté de maoïstes français que sa soumission à un leader, ex ouvrier espagnol ayant travaillé à Pékin au sien du comité de traduction des oeuvres de Mao-tsé-Toung, changea en secte abandonnant son libre-arbitre, ses désirs et jusqu’à ses enfants à l’Organisation. Le premier livre témoigne du typhon qui s’abattit sur nombre d’intellectuels ayant le malheur de penser « mal » et d’appartenir à la génération en place, le second, des mécanismes d’abnégation ascétique qui permirent à un homme de contrôler la vie mentale et privée d’un ensemble de six couples qui ne s’en remirent jamais tout à fait.